L’Oeuvre au noir est une proposition scénique adaptée du disque A l’Est de soi, le répertoire slave de Morgan dans les ambiances enregistrées en binaural par Pascal Rueff durant leurs séjours dans la région de Tchernobyl.
Créé juste avant la période du Covid, ce spectacle diffusé au casque, est ressorti en novembre dernier à l’occasion du salon organisé à Penvenan par l’association Trégor Sonore.
A l’occasion du 38e anniversaire de l’accident de Tchernobyl, il était tentant de le proposer au public pour ce concert à La Roche.
Contacté au début de l’invasion russe, Yvon Le Men souhaitait participer aux actions de Boudmo !
Le dispositif de diffusion de l’Oeuvre au noir permet de proposer une proximité exceptionnelle avec la voix du poète.
Yvon a donné à entendre une suite de textes issus de son contact sensible avec la souffrance du monde : l’Ukraine bien sûr, mais également le Chili (suite à un récent voyage sur les traces de Pablo Neruda), ou la France (où il devait rencontrer le lendemain le professeur assassiné à Arras).
Sa parole a croisé celle d’Oksana Kaluhina, réfugiée ukrainienne à Saint-Quay-Portrieux depuis mars 2022, qui mémorise des poèmes, dit-elle, pour résister au stress.
Une auditrice témoigne de son expérience :
““L'oeuvre au noir" est une expérience qui traverse le cœur et le corps et qui croise les intimes.
L'intime d'une expérience de voyage. Morgan nous raconte et nous chante ses séjours dans la région de Tchernobyl. C'est beau.
L'intime d'un peuple que l'on sait souffrir. Pourtant, comme une lumière, les prises de son de Pascal éclairent la simplicité de leur quotidien et de leur environnement : le chant d'une femme, les cris joyeux d'enfants, la pluie. Des sons que nous voudrions garder pour effacer la guerre. C'est doux.
Les poèmes d'Oksana incarnent un intime en exil, mais la littérature du monde est aussi sa résilience.
Les poèmes d'Yvon Le Men lisent l'intime universel des peuples au cœur de tant de conflits. Ils éclairent le passé, appuient le présent, questionnent le futur.
Notre intime de spectateur. Nous plongeons comme dans une méditation, immergés par la force de l'écoute binaurale. Aucun stimuli pour nos yeux, seules nos oreilles éprouvent. Dans notre monde submergé par l'image, une expérience rare.”
— Dorothée
L’équipe municipale de la Roche a encore une fois répondu avec l’efficacité qu’on lui connaît et nous l’en remercions chaleureusement.
