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Boudmo ! (“Soyons !” en ukrainien) est une association à vocation humanitaire. Elle a pour but d'aider les victimes de la guerre en Ukraine et plus particulièrement les populations du secteur de Tchernobyl.

Qui sommes-nous ?

Le mot de la présidente

“Entre la région de Tchernobyl et les fondateurs de Boudmo !, association créée 36 ans après le désastre nucléaire, et en pleine guerre, des liens sont établis depuis une quinzaine d’années. Des relations fortes avec les habitants sont nées de séjours d’artistes venus traduire en mots, en images et en sons la réalité extraordinaire et pourtant quotidienne de l’après-catastrophe.

Les amitiés tissées au long des rencontres et des dialogues ont été brutalement secouées par l’invasion russe. Le monde fragile et les ressources d’humanité de la "zone de l’accident" ont subi un autre désastre, connu de nouveaux dangers, et d’autres destructions, prouvant une fois encore la propension de l’homme à démolir aveuglément ce qu’il a construit.

Pour agir concrètement auprès des habitants de cet espace, il fallait se donner les moyens d’une structure officielle, qui permette de faire transiter nos moyens vers leurs besoins, de façon sûre et durable. Cela sera rendu possible par les contributions de tout un chacun, et l’implication des artistes qui ont déjà commencé à mettre leur industrie au service de la cause qui nous anime.

S’il y a évidemment urgence à agir, l’élan vers la population de Tchernobyl ne date pas d’aujourd’hui et Boudmo ! vise à le prolonger.”

Le mot du vice-président

“Avant de lire la Supplication, le livre-monument de Svetlana Alexievitch, je ne savais pas grand-chose de Tchernobyl. Avant d’y aller, je ne l’aurais pas situé sur une carte.

Avant de séjourner dans le sud-ouest du réacteur accidenté, dans cette petite zone de Volodarka plus ou moins épargnée par les retombées et qui deviendrait notre base, je n’avais pas idée que des gens y vivaient.

Avant de manger et de boire avec ces villageois, riverains de la zone interdite, la langue ukrainienne me semblait indéchiffrable (où commençaient les mots ?).

Avant d’arpenter la zone contaminée du secteur de Rudnia, — pour photographier ce premier jet de décroissance obligatoire (l’évacuation manu militari d’une zone fertile), enregistrer l’empire du vent (après l’homme), écrire que la vie pouvait se passer de nous, l’éprouver —, je ne savais pas à quel point il était précieux de retrouver des humains.

Nous y sommes retournés pendant des années, nous avons vu les enfants grandir, Morgan chantait leurs chansons avec assez de cœur pour mettre la larme à l'œil des flics qui nous arrêtaient sur la route de Kyiv. On disait Kiev alors.

Ce tableau sentimental, improbable s’agissant d’une catastrophe industrielle, abondamment détaillé sur Radio-Tchernobyl, a révélé sa nature avec l’invasion russe : nous avons de la famille là-haut, à la frontière nord. Et tant que le téléphone et les virements bancaires fonctionnent, nous faisons comme tous les humains sur terre avec leurs proches éloignés.”

— Anne Amor, présidente

— Pascal Rueff, vice-président

Le mot d'Olga

Traductrice et amie, Olga M. nous accompagne depuis 2008.

“Salutations, je viens d’Ukraine. En fait, nous tous ici venons d’Ukraine, les uns par la nationalité et le passeport, les autres par la vision du monde ou l’esprit.

Je connais les fondateurs de l’association Boudmo! depuis le mois de mai 2008. J’ai été traductrice pour les artistes qui venaient en Ukraine pour voir, comprendre et conter la vie après la tragédie de 1986. Nous avons fait connaissance avec beaucoup de gens différents dans la banlieue de Tchernobyl, les gens bons, malheureux, talentueux, solitaires, mais toujours indiciblement forts. Les artistes français découvraient la Zone d’exclusion, la découvraient pour eux-mêmes et pour le monde entier, et ils étaient toujours honnêtes.

En janvier encore, je réfléchissais à comment marier mon travail et un autre voyage avec les Français dans la Zone. Et en février la guerre a commencé. Le nord de la région de Kyiv, le district de Poliské a été l’un des premiers qui s’est trouvé occupé par l’armée russe. Pas de nouvelle de là-haut pendant plus d’un mois. Que les suppositions et les espoirs pendant plus d’un mois. Les prières ont été entendues, il est temps d’aider les habitants de la région de Tchernobyl. Ils en sont vraiment dignes : ils ne se sont rendus ni à la radiation, ni à l’ennemi visible.

Et il est temps de planter les patates, car, vous savez, les patates, c’est la vie.

Soyons honnêtes : nous avons besoin d'aide. Besoin d'argent pour le carburant, les engrais, les groupes électrogènes, les semences, les médicaments… Il en faut beaucoup. Mais ce que les habitants de là-haut ont déjà, et c’est l’essentiel, c’est la volonté de vivre et la conviction que la nature / le bien gagne toujours.”

— Olga M., traductrice

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Le secteur de Tchernobyl

Le secteur de Tchernobyl peut être entendu au sens des districts de Ivankiv, Poliské, Narodichi et Slavoutich.

Les membres d'honneur

Boudmo ! est parrainée par Jean Gaumy et Emmanuel Lepage, ses deux premiers membres d'honneur.

Jean Gaumy

Photographe de terrain, membre de Magnum Photos, académicien, Monsieur Jean découvre Volodarka en 2008 alors que les derniers artistes viennent de quitter la résidence. Il y reviendra l'année suivante et puis en 2019. Entre temps, il est allé saisir du côté de Fukushima la fuite en avant de deux temporalités un instant convergentes, celle de l'atome et celle de l'humain.

La radioactivité n'impacte la pellicule photographique qu'à haute dose. En deça, tout reste allusif. Des immeubles vidés, qui ne le doivent pas à la guerre. Des désordres végétaux, intenses. Des femmes, des hommes aux prises avec la banalité rustique et la sous-couche invisible — le filigrane — de l'accident.

A l'annonce de la guerre, Jean s'inquiète d'Olga, de Pacha, de nos hôtes là-haut.

“Si je peux faire quelque chose, je vous suis.”

— Jean Gaumy

Emmanuel Lepage

Auteur de bande-dessinée, Emmanuel se rend à Volodarka en 2008. Avec son compère Gildas Chasseboeuf, ils sont missionnés par Les Dessin'acteurs pour ramener un livre commun. Le bénéfice des ventes sera versé à l'association Les Enfants de Tchernobyl. Ce sera Les Fleurs de Tchernobyl.

Bousculé par l'étrangeté de l'expérience, et fort de son approche documentaire aux Iles de la Désolation, Emmanuel dessine en 2012 son Printemps à Tchernobyl. Un album où la beauté du monde négocie avec le contaminé.

A l'annonce de la guerre en Ukraine, Emmanuel propose de vendre des planches originales d'Un printemps à Tchernobyl.

“Nous habitions rue de la Révolution d’Octobre.
Chaque jour, les enfants du village nous amenaient des brassées de fleurs. Ensemble nous dessinions, au son de la harpe, puis jouions à cache-cache dans les maisons vides.
Le printemps s’ébrouait et le vent portait des pétales de fleurs. Nous étions à vingt kilomètres de la Zone.
J’imaginais parcourir des lieux où rodait la mort et c’est la vie qui me saisit.
Les chars russes sont passés par là pour tenter de prendre Kiev, ont occupé « notre » village. Ils ont reflué, laissant derrière eux exactions et désolation.Une terre une fois encore outragée. Une terre où, inlassablement, il faudra reconstruire.
Boudmo était notre cri chaque soir quand nous trinquions, un verre de vodka à la main. Irréductiblement : A la vie !”

— Emmanuel Lepage

Agenda

Par Pkobel — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=72625312
Concerts
26 avril 2024 à 20h 30

Poésie et concert sous casque avec Yvon Le Men et Morgan, pour le 38e anniversaire de l’accident de Tchernobyl.

Morgan
Concerts
11 mai 2024 à 20h 00

Concert chez l'habitant (soirée privée)

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